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Allume ta caméra Bernard !
Attentes professionnelles, rapports humains, vision du travail collaboratif, prise en main des outils… On pourrait penser que les plus jeunes et les moins jeunes générations ont parfois du mal à cohabiter dans un environnement professionnel de plus en plus digitalisé. Mais qu’en est-il vraiment ? Plongée dans le quotidien d’une entreprise qui tord le cou à cette idée reçue.
Par Jérôme Veillon, Chef de Produit Marketing Voix Fixe chez Bouygues Telecom Entreprises.
X, Y, Z…. des attentes différentes
Pour rappel :
- Les baby-boomers sont nés entre 1946 et 1964
- La génération X est née entre 1965 et 1980
- La génération Y dans les années 80 et 90
- La génération Z est née après les années 90.
L’âge, le mode d’éducation et la mutation de la société font sensiblement varier les attentes des individus. En effet, dans les années 1960 déjà, Douglas McGregor, professeur au Massachusetts Institut of Technology (MIT) faisait le constat suivant : les salariés expriment des attentes différentes vis-à-vis de leur entreprise en fonction de leur génération. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Zoomer : que veux-tu ?
Et bien, on peut observer aujourd’hui que les générations Y et Z (les plus jeunes) recherchent avant tout la nouveauté, en changeant fréquemment de poste, d’employeur ou de région. La notion de groupe est essentielle pour eux, avec une envie forte de collaborer au sein d’une équipe.
Le travail se veut être un outil de socialisation, dans le but de connaître d’autres personnes et de se faire des amis.
Le développement personnel occupe une place très importante chez les jeunes (opportunité de formation, travail à l’étranger…). Paradoxalement, ces derniers rechignent à faire des sacrifices en termes d’horaires, en préférant le plus souvent un « job 9-5 », afin de conserver du temps pour d’autres occupations.
Boomer : qui es-tu ?
Les baby-boomers et la génération X, eux, sont les plus engagés dans leur poste et se sentent concernés par l’entreprise ou le client pour lesquels ils travaillent. L’honnêteté est une valeur forte pour eux, tout comme la notion de respect. Ils ne comptent pas leurs heures, habitués à être jugés sur les résultats. Par ailleurs, le stress de la hiérarchie est bien moins important que celui de l’utilisation des nouvelles technologies…
Transition digitale : que dis-tu ?
L’adoption de ces outils digitaux mis à disposition des salariés pourraient faire peur aux plus anciens qui n’ont pas eu l’habitude de manier ces nouvelles technologies. Mais ce que l’on constate au quotidien est un peu différent.
En effet, il est désormais commun de pouvoir travailler de n’importe où (bureau, domicile ou 3ème lieu) avec la même productivité, ceci constitue une véritable nouveauté pour les Boomers pour qui travailler depuis un autre lieu que son bureau professionnel était jusqu’il y a peu de temps inconcevable, la crise sanitaire de 2020 a par ailleurs accéléré ce mouvement.
De plus, les nouveaux outils de collaboration tels que Webex, Teams, Zoom qui constituent le socle de cette transition digitale font facilement référence à des nouvelles plateformes utilisées par les individus de tout âge, comme Netflix ou Spotify. Ce qui accélère leur niveau d’adoption.
Pour les zoomers, en revanche, aucun problème. Ils sont nés avec et évoluent au gré des versions avec leur temps. Pour eux, pas de confusion entre le pro et le perso. Ils savent s’arrêter quand il faut et sont habitués à switcher d’un environnement à l’autre. Pas toujours évident pour les boomers en revanche qui n’ont connu le télétravail que très tardivement. Mais une fois posés ces éléments, des convergences existent et avec elles, un nouveau lien parfois plus intime qui anime les générations entre elles..
Collaboration transgénérationnelle : c’est possible !
Anaïs 25 ans, Cheffe de Projet et Patrick 58 ans, Expert Technique. Ils ne font pas partie de la même équipe, mais ils travaillent au quotidien sur des projets communs.
Pour eux, les ponts de conférences sont les nouvelles salles de réunions, les codes et méthodes d’organisation des projets/réunions ne sont pas impactés, en effet les règles sont les mêmes dans une salle physique et depuis une salle virtuelle. Les habitudes de Patrick ne sont donc pas bouleversées. Il peut, en effet, suivre le PowerPoint diffusé par Anaïs de la même manière à distance que dans une salle.
L’utilisation des systèmes de chat permet, lui, de créer un véritable lien social malgré les générations.
Il est désormais commun de partager des photos et/ou vidéos pros, messages « informels » sur des messageries professionnelles ou flux d’échanges, cela participe fortement à la cohésion des équipes dans un environnement parfois digitalisé à l’extrême. Quand Anaïs est en weekend en Normandie avec ses amis et qu’elle repère une très belle DS de 1969, elle envoie la photo directement sur le groupe pro à l’attention de Patrick car c’est sa façon à elle de prolonger la discussion informelle qui existe entre les collaborateurs d’une équipe.
Collaboration transgénérationnelle : Qui fait quoi ?
Dans la pratique, ce qui est amusant à constater, c’est que les usages et leur typologie sont parfois générationnels mais parfois non.
Exemple, il est très très rare qu’un boomer utilise la note vocale pour ses conversations professionnelles, à l’inverse des plus jeunes. Idem pour le téléphone fixe qui est le mode de communication privilégié des boomers.
En revanche, sur certains outils comme la visioconférence, la messagerie instantanée ou le mail, toutes les générations ont un niveau d’adoption assez élevé. Et leur façon de les utiliser dépend plus de leur “personnalité” que de leur âge.
Chez Bouygues Telecom Entreprises, il y a ceux qui allument leur caméra et ceux qui ne l’allument pas. Il y a ceux qui préfèrent l’envoi d’un email plutôt que la relance téléphonique. Il y a ceux qui vous bombardent de SMS et ceux qui vous coincent à la cafet’… Mais en aucun cas, ce critère ne dépend de l’âge de l’utilisateur. Il dit plutôt quel niveau de confiance, de timidité ou d’extraversion on peut observer chez le collaborateur. C’est ce qui nous fait dire aujourd’hui que ces usages tendent à se confondre. Et que notre devise “On est fait pour être ensemble” n’a jamais été aussi vraie.
Jérôme Veillon
Chef de produit marketing voix fixe
