Le réseau 5G qui commencera à se déployer vers 2020 va s’appuyer sur des bandes de fréquences encore inexploitées et de nouveaux équipements. Chez les opérateurs et constructeurs, les tests se multiplient pour préparer l’arrivée de cette technologie qui promet un débit 100 fois plus rapide que la 4G.
En janvier, les habitants d’Annecy, en Haute Savoie n’ont peut être pas remarqué la multiplication de mini antennes 4G sur le mobilier urbain qui préfigure le futur réseau 5G. Faciles à dissimuler dans les abribus, les kiosques ou l’éclairage public, ces « small cells » ont permis de tester la transmission du signal. En 5G, elles utiliseront la bande de fréquence de 26 GHz, que les techniciens désignent sous le nom de « bandes millimétriques ». Encore inutilisées, elles proposent du très haut débit mais à courte portée.
Un débit multiplié par 5
Selon les premiers résultats de cette expérimentation, les débits montants (du smartphone vers la mini-antenne) ont été multipliés par 5, et l’émission d’ondes par les smartphones a été considérablement réduite. Avec beaucoup d’antennes à proximité, les téléphones passent moins de temps à chercher du réseau, ce qui permet en plus d’économiser de la batterie. A terme, ce système de mini antennes pourrait servir de modèle pour la 5G en ville : en complément d’une antenne relais très puissante qui couvre une zone urbaine, ce seront des dizaines de mini antennes plus discrètes et moins coûteuses qui quadrilleront cette zone tout en réduisant l’exposition aux ondes radio.
Pour Cédric Levasseur, architecte réseau Bouygues Telecom Entreprises : « Le déploiement de la 5G est un travail continu, qui va nécessiter une dizaine d’années pour la préparation des sits, le déploiement, l’optimisation du réseau et la mise en place d’écosystèmes variés (smartphones, objets connectés, véhicules assistés…). Cela se fera de manière progressive »
Apple déjà dans la course
L’Agence nationale des fréquences, l’organisme public qui gère les réseaux, a d’ailleurs prévu d’autoriser de nombreux autres essais en France. De l’autre côté de l’Atlantique, Apple vient d’obtenir l’autorisation de mener des expérimentations, toujours sur les fréquences millimétriques (28 GHZ et 39 GHz) aux Etats-Unis. Très discret, le groupe n’a pas donné de précisions sur la teneur de ces travaux, mais on imagine qu’il s’agit évidemment d’améliorer le débit de données des iPhones à venir, dans un contexte d’utilisation croissante de la data. Et d’autres tests sont en cours pour vérifier en conditions réelles la 5G sur des prototypes de véhicules connectés. L’opérateur sud coréen SK Telecom, en partenariat avec BMW, a réussi à obtenir un débit de 3,6 Gb/s avec un véhicule roulant à 170 km/h.
Sur quelles fréquences s’appuiera la 5G ?
La bande 700 Mhz. Aujourd’hui utilisée en 4G, elle pourra aussi faire passer les données du réseau mobile 5G, à partir de 2020. Ces fréquences dites basses permettent une couverture étendue, qui peut notamment servir aux objets connectés.
La bande des 3,5 Ghz. Ces fréquences intermédiaires permettront une couverture homogène du territoire en très haut débit mobile. L’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) devrait attribuer ces fréquences aux futurs opérateurs mobiles 5G en 2018.
Les fréquences autour de 30 à 300 GHz, connues sous le nom d’ondes millimétriques (car la longueur de l’onde associée est de l’ordre du millimètre) ont une faible portée, mais un grand débit potentiel. Elles serviront pour les concentrations de trafic en zone très dense. En France, c’est la bande 26GHz qui est d’abord pressentie.