Qu’est-ce que l’ADSL ?
Lancé en France en 1999, l’ADSL (de l’anglais Asymmetric Digital Subscriber Line) propose à l’époque une connexion internet beaucoup plus stable et puissante, en utilisant la ligne téléphonique cuivre traditionnelle. C’est l’invention de l’Internet haut débit. En accélérant la transformation digitale des entreprises, cette technologie a largement contribué à l’essor du numérique en France.
Avec la technologie ADSL, la téléphonie et les données utilisent des fréquences différentes. Le téléphone emploie la bande de fréquence située entre 300 et 3400 Hz, quand les données numériques transitent sur des fréquences supérieures à 80 kHz. Cela permet d’utiliser Internet et la téléphonie fixe en simultané.
L’ADSL est simple d’installation. La ligne de cuivre étant déjà existante dans la majorité des cas, Il suffit de placer un équipement dans le central téléphonique, permettant aux FAI (Fournisseurs d’Accès à Internet) de gagner un temps précieux. Ce système fait alors le bonheur des utilisateurs comme des fournisseurs.
Pourquoi met-on fin à l’ADSL (et donc au réseau cuivre) ?
Obsolescence des équipements nécessaires à son fonctionnement
Bien qu’il ait permis aux entreprises françaises d’accéder au téléphone et à l’internet haut débit, le réseau cuivre commence à atteindre ses limites.
On observe :
- Une obsolescence toujours plus importante des équipements nécessaires à son fonctionnement (notamment les millions de kilomètres de câbles abîmés, les poteaux téléphoniques vieillissants)
- Un débit trop limité pour supporter les usages actuels (l’explosion du cloud et du télétravail entraînent une consommation accrue en termes de bande passante). Continuer avec l’ADSL serait synonyme de temps de téléchargement prolongés, de saturation rapide du débit et de latence accrue.
Pour ces raisons (en plus de son coût annuel élevé), la fin du cuivre est actée. D’autant plus que le réseau cuivre ne peut pas rivaliser avec son successeur : la fibre optique. L’objectif est donc d’engager l’arrêt du réseau cuivre dans le cadre d’un processus progressif, avec un plan de fermeture qui s’étale sur plusieurs années dans le temps, afin d’entamer une migration des abonnés de l’ADSL vers la fibre optique FTTH (Fiber To The Home).
Vulnérabilité à l’égard des intempéries
La vulnérabilité du réseau cuivre à l’humidité et donc aux phénomènes climatiques (pluie, tempête, orage) le rend peu fiable. L’accès aux réseaux de télécommunications et à Internet est donc incertain. Il y a bien eu un travail engagé sur l’étanchéité et l’isolation pour protéger le réseau ADSL, mais, avec le passage à la fibre optique, plus stable, ce projet est devenu obsolète.
La fibre optique est en effet parfaitement insensible aux actions de la météo. La pluie, le vent et même la neige ne détériorent pas la qualité du signal. Seule une action mécanique pourrait l’entraver.
Fonctionnement énergivore et entretien coûteux
Depuis 10 ans déjà, des études pointent la part grandissante de l’ADSL dans la consommation électrique des entreprises françaises. Celle liée à l’ADSL dépend de son utilisation, contrairement à la fibre. Elle est donc peu élastique et globalement 3 fois plus élevée que la fibre, par exemple. Pour les opérateurs également, l’addition est salée : elle peut monter jusqu’à plusieurs centaines de millions d’euros de facture énergétique chaque année pour les leaders du marché. Un vrai gouffre que la transition vers la fibre va venir combler.
Le processus progressif de la fin de l’ADSL … a commencé
La disparition de l’ADSL est menée progressivement, sur les plans commerciaux et techniques, mais il est important de comprendre qu’elle a déjà commencé.
La fin de 2021 a été marquée par la fermeture commerciale des nouvelles lignes ADSL pour plus de 10 millions d’abonnés français. Il est depuis lors impossible de commander une nouvelle ligne. Une transition qui s’effectue immeuble par immeuble, avec bien sûr l’obligation de se voir proposer des offres fibre concurrentielles provenant de multiples opérateurs en lieu et place de l’ancien abonnement.
La fermeture technique, elle, a débuté en 2022 et se poursuivra jusqu’en 2030, avec un retrait progressif des lignes de cuivre sur tout le territoire. Une opération lourde qui consiste à retirer plus d’un million de câbles, dont 60% sont enterrés. Un chantier de grande ampleur qui devrait durer au moins huit ans. Ce grand plan de fermeture aura pour conséquence l’arrêt total du fonctionnement de l’ADSL, du SDSL et de la fin du cuivre (Réseau Téléphonique Commuté) par les opérateurs.
Fin de l’ADSL et du cuivre : quels changements et actions pour les entreprises ?
Audit technique du parc existant
Pour anticiper la transition, les entreprises doivent rapidement entamer la migration de leurs infrastructures avec l’aide de leur opérateur. Le passage d’une technologie à l’autre peut prendre quelques jours pour les uns, mais plusieurs mois pour d’autres : un raccordement difficile, des sites éloignés ou une refonte nécessaire de l’architecture réseaux peuvent être des facteurs nécessitant prudence et anticipation pour éviter toute coupure.
On ne négligera pas également un temps de prise en main et de formation pour les salariés lors de l’adoption de la nouvelle technologie.
Accélération de la transition numérique
Une mauvaise connexion internet, des temps de chargements lents, une qualité de la téléphonie insuffisante … Le numérique peut être frustrant et chronophage lorsque la connexion ne suit pas le rythme. La fibre représente une solution fiable à un coût modéré.
Très fortement digitalisées, les entreprises consomment de plus en plus de bande passante. De ce fait, une connexion rapide et performante est devenue leur principal outil de productivité. Obtenir le meilleur raccordement devient alors un véritable enjeu. Selon la taille de votre entreprise, vos besoins précis en débit et la criticité de vos usages, il vous sera recommandé de souscrire à la fibre optique ou mutualisée.
FFTH, FTTLA, FTTO vous avez du mal à vous y retrouver ? Voici un petit lexique technologique simplifié !
FTTH (Fiber To The Home ou fibre optique jusqu’au domicile) : il s’agit d’une technologie d’accès à internet très haut débit mutualisée. La fibre optique est en effet partagée depuis le nœud de raccordement entre les différentes entités raccordées. Ses débits ne sont donc pas 100% garantis. C’est l’équivalent de la fibre optique grand public qui raccorde les domiciles des particuliers.
FTTLA (Fiber To The Last Amplifier ou fibre optique jusqu’au dernier amplificateur) : il s’agit d’une technologie d’accès à internet très haut débit dans laquelle la fibre optique arrive jusqu’à un nœud optique dans le bâtiment (la plupart du temps d’une armoire ou un boîtier situé dans le sous-sol d’un immeuble). La transmission des données sur les derniers mètres est alors assurée par un câble coaxial.
FTTO (Fiber To The Office ou fibre optique jusqu’au bureau) : il s’agit d’une technologie d’accès à internet très haut débit particulièrement destinée aux entreprises car elle est dédiée à une entreprise de bout en bout. La fibre dédiée FTTO permet de raccorder des sites, avec des débits garantis et symétriques.
En résumé, la fibre vous ouvre la voie vers :
- Un débit optimisé et équilibré
- La transmission de données à très grande vitesse
- Une connexion fiable
- Un accès au cloud sans contraintes
Le passage au tout IP
Le protocole IP (Internet Protocol) est un standard mondial qui garantit à la connexion sécurité et fiabilité. Il permet d’envisager de nouveaux usages digitaux pour les entreprises, en améliorant leurs conditions de connectivité.
Le tout IP offre des moyens de communication plus riches, plus de mobilité (pour le télétravail, par exemple), des échanges fluides avec ses proches ou ses collaborateurs. Il représente un gain de temps et de productivité pour tous, partout et tout le temps.
Ce qu’il faut retenir de la fin de l’ADSL
L’ADSL a grandement contribué à la démocratisation d’internet. Mais aujourd’hui, ce système est obsolète : trop cher, trop coûteux en énergie, dépendant de facteurs externes et peu adapté aux nouveaux usages numériques. Son remplacement, déjà largement entamé, sera effectif sur tout le territoire à l’horizon 2030.
La fibre optique, quant à elle, permet de répondre à cette quête de rapidité, de fluidité et de flux toujours plus importants de données. Une nouvelle révolution qui va accélérer encore la transition numérique au sein des entreprises !