Pourquoi les entreprises ne peuvent plus se passer du Très Haut Débit (THD) ?

Bande passante, temps de latence, multiplicité des liens, le très haut débit répond aujourd’hui à des exigences liées aux usages et aux besoins grandissants des entreprises. Une dynamique qui n’est pas prête de s’arrêter ! Alors, pourquoi les entreprises ne peuvent désormais plus de passer du très haut débit ? 

Tout ce qu’il faut savoir sur le très haut débit

Tout d’abord, parce-qu’il s’agit tout de même d’une petite révolution technologique ! Le très haut débit autorise à penser nos usages en grand, en ouvrant la voie d’un internet ultra rapide, à la navigation fluide, pensé pour nos besoins professionnels actuels tels que la visioconférence, la téléconsultation médicale, l’éducation à distance, ou encore plus largement dans une situation de télétravail. Mais qu’est-ce exactement que le très haut débit ?

Définition : c’est quoi une connexion au réseau internet en très haut débit ?

Une connexion internet en très haut débit est une connexion qui se caractérise par une vitesse de transmission de données exceptionnellement élevée, dépassant significativement les normes de connexions haut débit conventionnelles.

Selon l’ARCEP (Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes), le THD implique un niveau de débit supérieur à 30 mégabits par seconde en réception de données. Une performance qui est désormais possible à atteindre grâce aux dernières technologies telles que la fibre optique ou le câble coaxial.

Entre 2008 et 2014, on estimait déjà que le débit moyen nécessaire en entreprise avait plus que triplé, passant de 2 à plus de 8 Mbits/s. Mais aujourd’hui, en 2023, avec des communications en visioconférence qui demandent près de 4 Mbits/s, le besoin en bande passante ne fait que croître.

Le très haut débit devient la réponse adaptée, permettant notamment de réduire le temps de latence en millisecondes pour les entreprises. Ce temps de latence (ou temps de réponse) qui correspond au temps écoulé entre la requête et la réponse du serveur. C’est donc une avancée majeure dans l’accessibilité et la qualité des services numériques français.

Quelle est la différence entre la fibre et le très haut débit ?

Autour de ces récentes évolutions technologiques qui viennent booster la productivité des entreprises, il convient de préciser des éléments de langage. Ainsi, quelle est la différence entre fibre optique (FTTH) et Très Haut Débit (THD) ?

Les deux termes sont tout simplement liés, le premier étant l’infrastructure, la technologie et le second renvoyant aux performances de connexion, du débit (mesure de la quantité de données et de la rapidité d’émission/réception).

La fibre optique est un moyen de transmission des données qui utilise des fils en verre ou en plastique pour acheminer des signaux lumineux. Le THD est un concept plus large qui englobe toutes les technologies qui permettent des débits de données élevés.

Quelles sont les missions du très haut débit ?

Le très haut débit remplit ainsi plusieurs missions, attendues par les entreprises et leurs usagers professionnels, mais aussi par les particuliers.

En effet, la multiplication des applications métier, le déploiement des outils variés en ligne, l’usage de plus en plus important du cloud ou encore des solutions de communications unifiées nécessitent d’avoir une connexion internet stable, sécurisée et rapide.

Ainsi, avec le très haut débit, les utilisateurs bénéficient d’une expérience internet fluide et rapide, permettant la diffusion de contenus gourmands en bande passante, ainsi que des téléchargements rapides et une navigation aisée et réactive.

Le Plan France très haut débit : booster l’accès à l’internet ultra rapide

En France, la mise en place du très haut débit est encadrée par un plan orchestré par le Gouvernement français et l’ARCEP.

Le Plan France très haut débit,  initié en 2013, vise à améliorer l’aménagement numérique du territoire en favorisant la généralisation de la fibre optique ou FTTH (Fiber To The Home). Ce plan implique la collaboration entre les collectivités territoriales françaises et les opérateurs privés, avec également la Caisse des Dépôts jouant un rôle dans le financement des projets. De son côté l’ARCEP assure le suivi du déploiement.

Comment fonctionne le Plan ? Il s’appuie sur des appels à projets dans le but de stimuler les investissements privés et publics dans les zones moins denses. Ainsi, le déploiement du très haut débit est pensé pour garantir à termes une connectivité performante et équitable sur l’ensemble du territoire français. Où en est donc ce déploiement ?

Observatoire et carte ARCEP : quand est-ce que le très haut débit arrive en France ?

Le très haut débit est en fait déjà bien là, mais encore de manière inégale selon les territoires. L’Observatoire ARCEP est l’organisme qui permet d’assurer le suivi du déploiement du très haut débit en France. Selon les derniers chiffres, le déploiement du FTTH s’accélère significativement malgré l’ampleur des travaux de génie civil nécessaires, preuve des efforts fournis par les opérateurs privés, fournisseurs d’accès tout comme par les pouvoirs publics.

Grâce à la mobilisation du Plan France très haut débit, qui implique et mobilise tant les opérateurs privés, les fournisseurs d’accès que les collectivités territoriales, la carte du très haut débit en France prend forme et devient concrète. L’ ARCEP met d’ailleurs à disposition en open date une carte mise à jour des évolutions de l’accès au très haut débit (1).

Les grandes villes et les grandes zones urbaines voient une mise en oeuvre rapide de l’offre, mais le déploiement dans les collectivités territoriales de zones rurales a très bien avancé également, modifiant ainsi progressivement la géographie numérique du pays.

Ainsi, si l‘objectif de déploiement à 100% en 2025 souhaité par le Président de la République semble difficile à atteindre, dans les prochaines années quasiment tout le territoire sera couvert, même si comme pour le cuivre, un 100% semble difficile à atteindre du fait de certaines topographies. Pour ces territoires, le cas échéant, des solutions alternatives sont proposées par les fournisseurs d’accès à internet.

Les indéniables atouts du très haut débit

Avec une vitesse de transmission ultra rapide, le très haut débit possède des atouts indéniables pour les entreprises. Des qualités technologiques qui propulsent les organisations dans une nouvelle ère numérique où les mots clés sont : vidéo, solutions métier, HD, amélioration des conditions de travail et de l’expérience clients. Ainsi, dorénavant les entreprises -quelles que soient leur taille- ne peuvent plus s’en passer !

Utiliser facilement les solutions métier

Pour Alexis Cadet, Responsable Opérationnel de Comptes – ‎Bouygues Telecom Entreprises, le premier constat, « c’est le nombre de solutions métier qui sont désormais hébergées au sein de datacenters et qui contribuent à l’explosion des besoins en bande passante. Ce sont aussi ces applications qui ont fait remonter le critère de temps de latence au rang des principales préoccupations des décideurs IT dans les entreprises ».

Ce temps de latence doit être inférieur à 30 millisecondes pour que l’expérience utilisateur soit satisfaisante. La fibre optique est une technologie avec une stabilité du signal importante qui est parfaitement adaptée à cet enjeu de temps court sur l’émission/réception de données.

Développer l’usage des communications unifiées

UCAAS : United Communications As A Service. Cet acronyme cache une réalité technique qui a un impact sur la dépendance des entreprises à la qualité de leur lien Internet. Cette technologie permet, grâce au cloud, une convergence fixe et mobile, des services de vidéoconférence, de messagerie, de partage d’applications et de tous les outils de communications unifiées.

« Les solutions de communications unifiées sont une réponse à l’exigence de flexibilité, de joignabilité et de collaborativité des entreprises mais elles impliquent que la voix et les données transitent sur un même lien, explique Alexis Cadet. Pour une expérience optimale, il faut un débit élevé et stable pour ne pas dégrader la qualité du service ».

C’est ce qu’offre désormais le très haut débit dans les zones couvertes.

Gérer efficacement la mobilité de vos équipes

BYOD (Bring Your Own Device), CYOD (Choose Your Own Device), l’un des effets de la transformation numérique, c’est assurément la mobilité.

« Il arrive de plus en plus fréquemment que le portefeuille applicatif des entreprises soit porté sur plusieurs types d’appareils (smartphones, tablettes tactiles, ordinateurs portables). Les entreprises sont alors confrontées à des problématiques de gestion de périphériques qui rendent indispensables le recours à des outils spécifiques comme les EMM (Enterprise Mobile Management) », observe Alexis Cadet.

Ainsi, le très haut débit permet pour la première fois d’avoir recours à la puissance des solutions MDM ou EMM pour gérer la flotte mobile des entreprises. Un véritable gain de temps !

Des offres permettant le monitoring de la bande passante

Puisque la bande passante (et son optimisation) devient l’un des leviers de productivité des entreprises, les organisations éprouvent désormais le besoin de disposer de davantage de visibilité sur la consommation du débit disponible.

« Dans une volonté d’optimisation de l’expérience de leurs collaborateurs, les entreprises cherchent de plus en plus fréquemment à opérer un monitoring de leur bande passante pour identifier la consommation de données de leurs différentes activités et ainsi mieux prioriser les débits, en fonction de la criticité des usages ». « Face à cette dépendance vis-à-vis de leurs accès à Internet, les entreprises préfèrent désormais multiplier les liens, explique Alexis Cadet. Cela limite la dépendance à un lien unique qui, s’il rencontre un incident, paralyse intégralement l’activité ».

Cette mutualisation de liens fait émerger de nouvelles technologies de l’information et de gestion de la bande passante, ainsi que d’optimisation tant dans une quête d’amélioration de la qualité que de maîtrise des coûts.

« Les solutions de type SD-WAN suscitent de plus en plus d’intérêt car elles permettent ainsi de rationaliser les coûts, de soulager les accès critiques et de disposer d’une sécurisation plus complète ».

Ce qu’il faut retenir :

• Qu’est-ce qu’une connexion très haut débit ? Une connexion internet en très haut débit est une connexion qui se caractérise par une vitesse de transmission de données exceptionnellement élevée (supérieure à 30 mégabits par seconde en réception de données), dépassant significativement les normes de connexions haut débit conventionnelles.
• En France, la mise en place du très haut débit est encadrée par un plan orchestré par le Gouvernement français et l’ARCEP, qui mobilise tant les opérateurs privés, les fournisseurs d’accès que les collectivités territoriales.
• Avec une bande passante plus importante, un temps de latence réduit, une possible multiplicité des liens, le très haut débit répond aujourd’hui parfaitement aux exigences liées aux besoins grandissants des entreprises (visioconférence, gestion de flotte, communications unifiées, etc.).

Source

1. Carte ARCEP en open-data de suivi des déploiements : Carte Fibre ARCEP