
Bande passante, temps de latence, multiplicité des liens, le Très Haut Débit répond aujourd’hui à des exigences liées aux usages et aux besoins grandissants des entreprises. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter…
Le besoin en débit double tous les 18 mois depuis 5 ans
Entre 2008 et 2014, le débit moyen nécessaire en entreprise a plus que triplé. Il est ainsi passé de 2 à plus de 8 Mbits/s. Mais entre 2014 et 2018, de nouveaux usages ont encore augmenté la dépendance des entreprises à la bande passante. En effet, une simple communication vidéo professionnelle sur Skype nécessite près de 4 Mbits/s. On considère aujourd’hui que le besoin en débit double tous les 18 mois depuis 5 ans, ce qui démontre déjà les limites des connexions ADSL et SDSL. En 2018, on parle de Très Haut Débit à partir de 30 Mbits/s. Mais la bande passante n’est pas le seul critère à peser dans la balance. En effet, l’évolution des usages des entreprises a rendu cruciale la notion de temps de latence (exprimée en millisecondes), pour nombre d’entreprises. Ce temps de latence (ou temps de réponse) correspond au temps écoulé entre la requête et la réponse du serveur.
Les applications hébergées
Pour Aexis Cadet, Responsable Opérationnel de Comptes – Bouygues Telecom Entreprises, le premier constat, « c’est le nombre de solutions métier qui sont désormais hébergées au sein de datacenters et qui contribuent à l’explosion des besoins en bande passante. Ce sont aussi ces applications qui ont fait remonter le critère de temps de latence au rang des principales préoccupations des décideurs IT dans les entreprises ». Ce temps de latence doit être inférieur à 30 millisecondes pour que l’expérience utilisateur soit satisfaisante. La fibre optique est une technologie parfaitement adaptée à cet enjeu.
“Le nombre de solutions métier qui sont désormais hébergées au sein de datacenters et qui contribuent à l’explosion des besoins en bande passante.”
Les communications unifiées
UCAAS : United Communications As A Service. Cet acronyme cache une réalité technique qui a un impact sur la dépendance des entreprises à la qualité de leur lien Internet. Cette technologie permet, grâce au cloud, une convergence fixe et mobile, des services de vidéoconférence, de messagerie, de partage d’applications et de tous les outils collaboratifs. « Les solutions de communications unifiées sont une réponse à l’exigence de flexibilité, de joignabilité et de collaborativité des entreprises mais elles impliquent que la voix et les données transitent sur un même lien, explique Alexis Cadet. Pour une expérience optimale, il faut un débit élevé et stable pour ne pas dégrader la qualité du service ».
Les usages en mobilité
BYOD, CYOD, l’un des effets de la transformation numérique, c’est la mobilité. « Il arrive de plus en plus fréquemment que le portefeuille applicatif des entreprises soit porté sur plusieurs types de terminaux (smartphones, tablettes tactiles, ordinateurs portables). Les entreprises sont alors confrontées à des problématiques de gestion de périphériques qui rendent indispensables le recours à des outils spécifiques comme les EMM (Enterprise Mobile Management) », observe Alexis Cadet.
De nouveaux critères de mesure
Puisque la bande passante (et son optimisation) devient l’un des leviers de productivité des entreprises, elles éprouvent désormais le besoin de disposer de davantage de visibilité sur la consommation du débit disponible. « Dans une volonté d’optimisation de l’expérience de leurs collaborateurs, les entreprises cherchent de plus en plus fréquemment à opérer un monitoring de leur bande passante pour identifier la consommation de données de leurs différentes activités et ainsi mieux prioriser les débits, en fonction de la criticité des usages ». « Face à cette dépendance vis-à-vis de leurs accès à Internet, les entreprises préfèrent désormais multiplier les liens, explique Alexis Cadet. Cela limite la dépendance à un lien unique qui, s’il rencontre un incident, paralyse intégralement l’activité ». Cette mutualisation de liens fait émerger de nouvelles technologies de gestion de la bande passante et d’optimisation tant dans une quête d’amélioration de la qualité que de maîtrise des coûts. « Les solutions de type SD-WAN suscitent de plus en plus d’intérêt car elles permettent de rationaliser les coûts, de soulager les accès critiques et de disposer d’une sécurisation plus complète ».