Le droit à la déconnexion est un droit du salarié permettant son repos “digital”. Il impose des règles d’usages des outils de collaboration numériques (email, messagerie instantanée, visioconférence, etc.). Or, nous avons pris de nouvelles habitudes depuis la généralisation du travail à distance et du télétravail, ce qui a rendu la notion de temps de travail plus floue. Comment déconnecter sans stresser pendant vos congés ? On vous dit tout !
Pour les millions de salariés qui pratiquent le travail hybride depuis maintenant quelques années, il est parfois difficile de savoir couper. Une étude qui avait été réalisée par Bloom At Work¹ juste après le premier confinement mesurait alors que 60 % des télétravailleurs se disaient motivés et concentrés mais souffraient de la difficulté d’équilibrer vie professionnelle et personnelle…Trois ans plus tard, cela peut parfois être encore le cas, lorsque l’entreprise n’a pas formalisé de recommandations précises pour l’organisation du travail à distance.
Un droit peu respecté par le salarié lui-même
Mais dans les faits, c’est souvent le salarié lui-même qui ne s’applique pas ce droit à la déconnexion. Selon une étude publiée par Glassdoor en juillet 2022, 36% des salariés déclarent se connecter à distance pour pouvoir travailler lors de leurs congés. Parmi ses salariés, 35% déclarent avoir peur de manquer des informations contre seulement 20% qui se connectent suite à une demande de leur employeur.
Ce constat corrobore une autre étude réalisée en même temps par OpinionWay qui alerte sur le fait qu’1 salarié sur 3 affirme développer des signes d’épuisement professionnel (burn out). Ce chiffre est 3 fois supérieur à celui constaté avant la crise sanitaire. Une raison supplémentaire de bien faire respecter ce droit dans les entreprises.
Car le droit à la déconnexion est entré en application le 1er janvier 2017. Il a été conçu comme un moyen d’assurer aux salariés un réel temps de repos et de congés ainsi qu’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
Certes, ce droit ainsi énoncé présente l’avantage de sensibiliser l’opinion, les dirigeants et les collaborateurs à la problématique de l’hyperconnexion. D’un autre côté, il s’appuie sur un cadre réglementaire qui n’a finalement que peu d’utilité dans la plupart des entreprises : celles où le climat social est serein, où le bon sens a, depuis longtemps, pris l’ascendant sur la méfiance entre managers et salariés. Reste une part de la population active qui vit l’hyperconnexion non pas comme un moyen de travailler plus librement mais comme un harcèlement constant.
Comment agir ? Quelles sont les bonnes pratiques ?
1 – Co-concevoir une charte de bonnes pratiques
Dans les entreprises de plus de 50 salariés, les modalités du droit à la déconnexion sont censées être négociées annuellement avec les membres du Comité Social et Economie (CSE). Sans accord, il est recommandé de concevoir une charte fixant les conditions du droit à la déconnexion et les actions de formation et sensibilisation à l’usage raisonné des outils numériques.
Dans les faits ? Autant dire que, dans la plupart des entreprises, le droit à la déconnexion se limite à cette simple charte. Elle précise quelques principes comme la restriction d’envoi des emails après 18 heures par exemple, ou l’organisation de réunions dans des plages horaires restreintes… Il faut donc aller plus loin et analyser toutes les pratiques observées depuis 1 an pour entrer plus précisément dans les détails du quotidien des télétravailleurs.
2 – Choisir (pour de vrai !) entre vacances et télétravail
À ceux qui ont en tête de passer l’été à travailler sur leur lieu de vacances sans “prendre de congés”, ceux qui se disent que concilier les deux leur permettent de passer deux mois au soleil, notre conseil est clair : ravisez-vous ! Car cette idée, séduisante sur le papier, constitue réellement un risque d’épuisement professionnel.
Un appel en remontant de la plage, caché dans la voiture ? Un arrêt au restaurant pour recharger son ordinateur ? Une “reco” élaborée pendant le cours de surf des enfants ? Attention, le burn out vous guette.
Votre cerveau et votre corps ont besoin de déconnecter. C’est-à-dire se consacrer à un véritable temps de loisir sans laisser planer la moindre contrainte pro… Alors, pas de doute : posons nos congés et profitons d’un moment de détente complet avant d’aborder une nouvelle rentrée sur les chapeaux de roues.
3 – Cacher son smartphone dans une boîte fermée à double tour
Une enquête réalisée par Qualtrics pour Google en février 2021 révèle que 62 % des employés utilisent toujours, ou très souvent, leur téléphone pro lorsqu’ils ne sont pas au travail. 34 % ont même du mal à s’empêcher de vérifier les notifications professionnelles lorsqu’ils sont chez eux. Près de la moitié des salariés utilisent leur smartphone pro au réveil, et 40 % continuent à l’utiliser après le travail. Environ un tiers l’utilise aussi le week-end.
Vous vous reconnaissez ? Certains experts parlent de véritable FOMO (Fear of Missing Out), la peur de manquer quelque chose. Chez Bouygues Telecom Entreprises, pour les vacances, nous vous suggérons une autre peur : celle de manquer le prochain apéro au coucher du soleil ou la promenade au grand air organisée par vos amis. Alors rangez ce smartphone et profitez de ces quelques jours sans notifications. Car oui, vous en avez le droit ! Alors à vos agendas, prenez date pour vos prochains congés !
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