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Que ce soit à travers le « New Deal » Mobile ou le Plan France Très Haut Débit (PFTHD), la couverture du territoire national, fixée par les autorités françaises, en partenariat avec les opérateurs, est en très bonne voie. Les échéances ne sont pas arrivées à leur terme mais les avancées significatives de ces derniers mois conduisent à penser que les objectifs seront atteints et même peut-être avec un peu d’avance…  

L’aménagement du territoire passe bien entendu par le développement harmonieux de l’habitat, des transports et des activités économiques dans nos régions. Il passe aussi par l’accès généralisé à une connectivité internet performante mobile et fibre partout en France.

En janvier 2018, le Gouvernement, l’Arcep et les opérateurs mobiles sont parvenus à un accord historique (le « New Deal » Mobile) visant à généraliser une couverture mobile de qualité pour tous les Français, et ce quel que soit leur lieu de résidence ou de travail.

Les quatre opérateurs de réseaux mobiles ont pris des engagements forts et contraignants, l’un d’eux étant d’assurer une couverture mobile de qualité dans les zones non ou mal couvertes. Il s’agit du dispositif de couverture ciblée (DCC), piloté par la Mission France Mobile. Les opérateurs ont l’obligation d’installer 5 000 nouveaux sites1 entre 2019 et 2025, à un rythme de 600 à 800 sites par an. Ils doivent couvrir ces zones en voix, SMS et 4G.

Le dispositif de couverture ciblée (DCC), mesure phare du « New Deal » Mobile

« Les sites sont identifiés par les mairies et les collectivités territoriales, dans le cadre d’équipes-projets locales. Tous les sites sont ensuite transmis par les préfectures des départements à l’ANCP (Agence nationale de la cohésion des territoires) qui publie trois fois par an une liste de sites à couvrir. Les opérateurs ont alors deux ans pour déployer ces sites », explique Hugues-Antoine Roussillo, Chef de projet Programmes réseau mobile chez Bouygues Telecom.

Le dispositif de couverture ciblée (DCC) illustre bien la participation volontariste des opérateurs pour agir pour l’aménagement numérique du territoire, à l’initiative des territoires eux-mêmes.

Des opérateurs qui œuvrent main dans la main

Pour y parvenir dans les délais fixés, la solution mise en œuvre est la mutualisation des sites mobiles (les antennes). Dans 90 % des cas, ils regroupent les quatre opérateurs sur le même site. Le fonctionnement est le suivant : un seul opérateur déploie pour lui-même et les trois autres, que l’on appelle alors les opérateurs « hébergés ». La technologie du RAN-Sharing 4G permet la mutualisation des réseaux, c’est-à-dire la possibilité pour un opérateur d’accueillir les clients d’un de ses confrères sur son réseau, tout en exploitant les fréquences de chaque acteur. C’est le principe bien connu du “Roaming”.

« Au 31 décembre 2022, les quatre opérateurs ont déployé plus de 2 200 sites1 sur les 5 000 sites initialement prévus, le dispositif de couverture ciblée (DCC) étant prévu jusqu’en 2025. Et l’intégralité des 5 000 sites sont aujourd’hui définis, nous savons donc ce que nous devons couvrir », note Hugues-Antoine Roussillo.

Le dispositif de couverture ciblée (DCC) illustre bien la participation volontariste des opérateurs pour agir pour l’aménagement numérique du territoire, à l’initiative des territoires eux-mêmes.

Les autres obligations du « New Deal » Mobile

Les autres obligations des quatre opérateurs, dans le cadre du « New Deal » Mobile, sont la généralisation de la 4G sur l’ensemble des réseaux mobiles (obligation d’équiper tous les sites mobiles en 4G), la couverture des principaux axes routiers et ferrés pour permettre à tous de communiquer en se déplaçant et l’amélioration progressive de la qualité des réseaux mobiles.

Cela nécessite d’élever le standard d’exigence appliqué aux obligations de couverture mobile et d’amener de la transparence sur les sites en panne ou en maintenance. Les opérateurs doivent ainsi publier sur leur site Web la liste des stations de base qui ne fournissent pas de service pour cause de maintenance ou de panne.

Deux dernières obligations figurent dans le New Deal Mobile : la couverture indoor, qui consiste à apporter des solutions complémentaires pour permettre à tous de communiquer à l’intérieur des bâtiments, et le développement de la 4G fixe. Il s’agit dans ce dernier cas de fournir un service fixe grâce à la 4G pour apporter un complément de couverture aux réseaux fixes. Chez Bouygues Telecom Entreprise, c’est le fameux Routeur 4G/5G qui répond à cette demande.

Du côté du marché « fixe », c’est le Plan France très haut débit (PFTHD), initié en 2013, qui pilote le déploiement du très haut débit (THD) sur l’ensemble du territoire français. Son objectif est, depuis 2020, de couvrir l’intégralité du territoire en fibre optique d’ici 2025.

Fin 2022, plus de 33 millions de locaux étaient éligibles à la fibre, selon les chiffres fournis par l’Arcep, soit un pourcentage de 75 %. Et plus de 36,2 millions de déploiements de la fibre avaient eu lieu, soit 7 points de plus (87 %) que l’objectif initialement annoncé qui était de 80 %. Cela fait aujourd’hui de la France le pays le plus fibré en Europe.

L’arrivée de la fibre dans une commune (passage d’une couverture de 0 à 100 %) est généralement associée à une hausse du nombre de créations d’établissements sur le territoire de 2 % (et même de 3,9 % dans les secteurs d’activités à forte intensité numérique)3 , ainsi qu’à l’arrivée d’une population plus jeune. Une plus grande résilience des territoires aux chocs successifs des confinements sur la période 2019-2020 (moindre baisse du nombre d’emplois et moindre recours au chômage partiel notamment) a par ailleurs été constatée dans les communes bénéficiant de la fibre.

Une intensification des usages grâce à la fibre

Qui plus est, l’arrivée de la fibre sur un territoire augmente ou intensifie les usages du numérique préexistant (sans toutefois les transformer radicalement). Du côté des entreprises par exemple, l’adoption de la fibre est associée à une augmentation de la part des salariés utilisant un ordinateur (de 8 points de pourcentage) ou utilisant internet dans leurs activités (11 points de pourcentage), mais aussi de la part des salariés en télétravail ou encore de ceux pratiquant la visioconférence.

Le déploiement de la fibre présente enfin des avantages importants en matière d’empreinte environnementale. À commencer par sa faible consommation énergétique : les réseaux fibre consomment en moyenne 10 kWh par abonnement en 2020 contre 35 kWh pour les réseaux cuivre traditionnels.

Un bon réseau mobile, une couverture Très Haut Débit efficace : la France s’est saisie du sujet du numérique à temps et ce sont les entreprises qui vont en tirer le meilleur parti, avec plus d’efficacité, de confort et de performance.


 (1) https://www.amenagement-numerique.gouv.fr/fr/mobile/couverture-ciblee 

(2) Chiffres BTE (Hugues-Antoine Roussillo)

(3) https://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/dossier_de_presse_pfthd.pdf