Vivatech

Pour son édition 2022, la grand-messe européenne du numérique a fait la part belle aux univers immersifs et aux initiatives en faveur de la réduction des émissions carbone. Petite revue des stands.

Pour son grand retour en présentiel, VivaTech a dépassé tous ses objectifs. Sur trois jours, quelque 91 000 visiteurs se sont rendus au Palais des Expositions de la Porte de Versailles à la rencontre de plus de 2 000 exposants, parmi lesquels 1 800 startups dont 45 % internationales. En tenant compte de l’audience digitale de l’événement et de la caisse de résonance des réseaux sociaux, ce sont 400 millions de personnes qui ont assisté de près ou de loin à l’événement..

Plus loin dans la virtualisation des process de travail 

VivaTech ne pouvait faire l’impasse sur la grande tendance du moment : les métavers. Les exposants ont multiplié les annonces autour de ces univers virtuels et immersifs qui dessinent le futur du web. Meta (ex-Facebook) a présenté ses Ray-Ban Stories, des lunettes de soleil d’un nouveau genre. Conçues en collaboration avec EssilorLuxottica, elles permettent d’écouter de la musique, de prendre des appels téléphoniques ou de filmer de courtes vidéos à partager sur les réseaux sociaux.

BNP Paribas Real Estate présentait, lui, la plateforme W.I.R.E.D (Wearable Immersive Real Estate Dataroom) qui consiste à concevoir un jumeau numérique de la ville d’hier, d’aujourd’hui et de demain pour « reproduire les évolutions passées et anticiper les mutations à venir ». Outre une immersion virtuelle au cœur de grandes villes d’Europe, elle permet d’« e-visiter » les biens immobiliers à la vente ou à la location.

Le métavers va également bouleverser nos habitudes de travail. En attendant de dévoiler Mesh, son métavers BtoB, Microsoft a multiplié les démonstrations avec son casque de réalité augmentée HoloLens 2. La firme de Redmond a notamment noué un partenariat avec Fracture Reality. Cette startup est à l’origine de JoinXR, une plate-forme de réunion et de collaboration à distance dans le domaine de l’ingénierie. Après avoir créé leurs avatars, les participants sont invités à rejoindre une salle réunion pour collaborer autour d’un même prototype. Cette collaboration en réalité augmentée se prête notamment aux projets des bureaux d’études de l’industrie automobile (source frandroid).

Toujours sur la thématique « future of work », le groupe Adecco a présenté Open Mind Neurotechnologies, une méthode de développement des compétences comportementales (soft skills) mêlant réalité virtuelle, neurosciences et gamification pour « améliorer le bien-être et la performance au travail. »

Tournant décisif vers une technologie plus verte ! 

Quant au métavers qui promet de faire interagir simultanément des centaines de millions d’utilisateurs avec une latence extrêmement faible, il peut constituer un risque de surconsommation d’énergie. Pour autant, VivaTech maintient, à l’autre bout du spectre, sa promotion d’un monde décarboné.

A l’occasion de sa déambulation au salon, Emmanuel Macron a réuni les deux grands défis du siècle, la transformation numérique et la transition écologique, estimant qu’une partie de la solution au réchauffement climatique se trouvait dans la tech. Le Président de la République a annoncé un nouvel objectif pour la French Tech : 100 licornes françaises d’ici 2030 dont 25 « vertes ».

En attendant, VivaTech a mis à l’honneur un grand nombre de green techs. Bioo transforme la décomposition organique naturelle des plantes en source d’énergie. Avec l’AbacusBasic, Pentaform propose un ordinateur ultra-compact se présentant sous la forme d’un clavier biodégradable. Il consommerait 75% moins d’électricité qu’un PC classique.

En ce qui concerne la mobilité douce, RATP exposait son bus autonome, lui aussi électrique. En service depuis septembre sur la ligne 393, il relie Thiais la gare RER de Sucy – Bonneuil dans le Val de Marne. Il faudra, en revanche, attendre l’été 2024 pour monter à bord du TGV M (M pour mobilité). Son nez profilé permet, selon la SNCF, d’économiser 20 % d’énergie.

Sur son stand, le groupe Bouygues, réunissant, pour la première fois, ses cinq filiales (Bouygues Construction, Bouygues Immobilier, Colas, TF1 et Bouygues Telecom) et son écosystème de startups partenaires, a présenté ses innovations en faveur d’un monde décarboné. 

Un atelier était consacré aux nouvelles méthodes de construction faisant appel à l’écoconception et aux matériaux biosourcés.

Virtualisation et contrôle à distance

Un autre atelier avait pour sujet l’arrivée de la 5G sur les chantiers. La nouvelle génération de réseaux mobiles permet de connecter un grand nombre d’engins de chantier, à commencer par les grues, mais aussi d’apporter le signal à 40 mètres sous terre dans le cas du chantier du Grand Paris Express.

La 5G permet aussi de digitaliser un certain nombre de processus. C2S, l’ESN interne du groupe Bouygues, a développé pour Bouygues Travaux Publics l’application Quick Connect qui se propose de dématérialiser la collecte de données sur les chantiers. Filiale de Keyyo, Apizee propose, elle, une solution de visio-assistance permettant à des experts d’intervenir à distance pour résoudre des problèmes terrain.

Le stand du groupe Bouygues présentait également des gants de chantier spécifiquement conçus pour se servir d’un smartphone comme d’un talkie-walkie. Il accueillait également Spot. Le robot chien de Boston Dynamics pourrait à l’avenir « scanner » un chantier en temps réel afin de mettre à jour les plans d’un chantier. 

Pour boucler la boucle, VivaTech a souhaité compenser l’impact carbone de l’événement en participant à la reforestation du Bois du Chêne à la Vierge, situé à 130 km de Paris, nous apprend Maddyness. Avec cette initiative orchestrée par Acteon Farm, un service proposé par EDF, 12 000 arbres vont être replantés sur une surface de 9 hectares.