Le 2 août 2015, 197 pays ont adopté le « Programme de développement durable à l’horizon de 2030 » de l’ONU et ses 17 objectifs pour un développement durable. Quel rôle doit jouer l’économie circulaire dans l’atténuation des impacts du changement climatique et quelles leçons peut en tirer l’industrie IT ?
Proposé pour la première fois au milieu des années 1960, le modèle d’économie circulaire vise à s’assurer que les ressources entrant dans l’économie puissent y rester le plus longtemps possible. Autrement dit, de produire des biens et des services de manière durable. Les écologistes et les défenseurs du développement durable connaissent bien cette notion car elle met l’accent sur les concepts de déchets et de pollution et sur le maintien des produits le plus longtemps possible dans le circuit économique de façon à laisser aux systèmes naturels la possibilité de se régénérer. Aujourd’hui, alors que le monde est confronté à une crise climatique imminente, les industries technologiques commencent à prendre conscience de cette réalité. Lors du sommet CIO organisé à Londres fin septembre, Mattie Yeta, responsable gouvernementale des TIC durables au ministère britannique de l’Environnement, de l’Alimentation et des Affaires rurales (DEFRA) a défini l’économie circulaire comme suit : « Un modèle économique qui vise à éliminer les déchets par la réutilisation, la réparation, le reconditionnement, la remise à neuf des actifs et des appareils, pour les maintenir plus longtemps dans le cycle et dans la boucle ».
Economie circulaire et composants électroniques ?
Aujourd’hui, notre modèle économique est dit linéaire : nous prenons et nous utilisons les ressources pour fabriquer un produit et nous le jetons quand nous avons fini de l’utiliser. Chaque année, nous produisons environ 50 millions de tonnes de déchets électroniques, dont 80 % se retrouvent dans un lieu inconnu. Les pays du monde qui acceptaient ces déchets ne les acceptent plus, et récemment, l’ONU a clairement indiqué que chaque pays devait savoir comment traiter ses déchets électroniques. De plus, les ressources naturelles sont limitées et quand nous jetons dans la nature des déchets contenant des composants électriques comme des téléphones portables, des appareils électroménagers et d’autres appareils technologiques, nous rejetons des déchets toxiques. La plupart de ces composants ne sont pas biodégradables, cela signifie qu’ils vont rester ad vitam æternam sur le sol sans être décomposés et absorbés par l’écosystème.
Les écosystèmes biologiques fonctionnent déjà selon des cycles et les experts estiment que l’humanité doit adopter cette même approche et changer sa culture de rejets des déchets pour réduire son impact sur l’environnement. Nous devons adopter une économie qui favorise « la réduction, la réutilisation et le recyclage », et abandonner cette économie qui consiste à « prendre, fabriquer et éliminer ». Mattie Yeta a expliqué que le concept de récupération des matières premières secondaires s’inscrivait dans l’économie circulaire et qu’il offrait une solution écologique pour extraire les métaux et minéraux précieux des appareils technologiques. « Environ 50 à 60 % du tungstène mondial est concentré dans nos appareils », a-t-elle déclaré. Ajoutant que « 26 % de l’étain mondial et 9 % de l’or se trouvaient dans nos ordinateurs portables et nos terminaux ». Ajoutant : « De manière concrète, nous pourrions extraire 7 à 9 grammes d’or de la puce d’un ordinateur portable ».
Des programmes de recyclage mis en place
Dans d’autres domaines, plusieurs entreprises technologiques ont déjà mis en place des programmes de recyclage et cherchent à réutiliser des métaux précieux et d’autres composants électroniques obsolètes pour les transformer en autres produits. L’entreprise de services professionnels Network 2 Supplies (N2S) fait du recyclage et de la biolixiviation informatique pour récupérer des métaux. Ces solutions circulaires réduisent la quantité de déchets électroniques et prolongent la durée de vie de matériaux et de technologies vitales, tout en respectant l’environnement.
De la même façon, HPE propose un programme de retour et de recyclage de matériel aux partenaires Hewlett Packard Enterprise Partners et à ses clients professionnels. Dans le cadre de ce programme, le matériel informatique, comme les serveurs, les produits de stockage et de mise en réseau, bénéficient d’une nouvelle vie, ce qui réduit l’impact de leur élimination sur l’environnement.
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