Agriculture : comment l’IoT répond aux plus grands défis écologiques ?

Capteurs, station, météo, tracking des bêtes, l’IoT permet aujourd’hui de produire plus avec moins. Au fond de produire mieux. En 2050, la Terre devra nourrir plus de 9 milliards d’humains. Alors qu’aujourd’hui l’humanité a consommé dès le mois d’août l’ensemble des ressources que la planète peut renouveler en une année, l’agriculture s’empare des nouvelles technologies pour relever les défis qui s’annoncent : augmenter la production agricole pour nourrir toujours plus d’humains en consommant moins d’eau et en polluant moins la planète.

L’un des premiers objectifs est d’optimiser la croissance des cultures. Dans cette perspective, la pièce maîtresse est la station météo. C’est la base du champ connecté. Aujourd’hui, les informations météorologiques sont certes disponibles mais elles couvrent de grandes distances. La station météo connectée permet de les obtenir à l’échelle d’une parcelle en temps réel. L’agriculteur peut par exemple savoir combien de pluie est tombée au cours des 2 dernières heures dans un champ, quel est le vent. Ces paramètres lui permettent d’ajuster l’épandage des intrants.

Autre facteur essentiel à la bonne croissance des cultures, la maîtrise du taux d’humidité. Celui-ci est désormais mesuré et contrôlé, dans les champs mais aussi dans les serres des maraîchers, par des capteurs connectés. Ceux-ci permettent également de suivre le développement des plantes. Dans les vignes, des capteurs intelligents sont actuellement expérimentés. Des start-ups proposent des capteurs de reconnaissance d’image qui analysent les données vidéo et détectent la formation de champignons, des changements de couleur anormaux

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La vache connectée est née

Même volonté d’optimiser la production dans l’élevage où la vache connectée a fait son apparition depuis peu. Des capteurs dotés d’accéléromètres permettent par exemple de suivre l’activité des animaux, de détecter des anomalies, de signaler quand une vache va vêler.

En ce qui concerne la réduction de la consommation d’eau, les compteurs connectés sont entrés en piste. Placés sur les réseaux d’irrigation, ils ont pour objectif d’optimiser le pilotage de l’irrigation. Ils assurent également les relevés de la consommation d’eau et facilitent les démarches de télé déclarations obligatoires pour les agriculteurs et la détection des fuites.

Un réseau dédié aux objets connectés 

Demain, le traitement des données collectées permettra le développement d’une agriculture de précision qui vise à optimiser les rendements en tenant mieux compte de la nature des parcelles. Mais dès aujourd’hui, les objets connectés connaissent un fabuleux essor car plusieurs facteurs favorisent leur déploiement. En premier lieu une nouvelle technologie, le réseau LoRa, pour « Long Range » c’est-à-dire longue portée. Il s’agit d’un réseau basse consommation dédié aux objets connectés qui leur permet d’échanger des données de faible taille en bas débit. Leader sur cette technologie, Bouygues et sa filiale Objenious ont déployé 4000 antennes sur toute la France qui couvrent actuellement 93% de la population. Autre amélioration : la réduction de la consommation d’énergie.

Les stations météo fonctionnent en toute autonomie avec des panneaux solaires tandis que les autres capteurs peuvent fonctionner 10 ans avec une simple pile. Troisième avantage : des coûts d’acquisition très faibles qui les rendent accessibles à tous les exploitants agricoles. Le coût d’un capteur ou d’une station météo se monte à quelques dizaines à quelques centaines d’euros. Le coût de la connectivité est également faible, de 1 à 10€ par an par objet. Une véritable rupture pour le secteur de l’agriculture.