Les autres lignes RTC

Le RTC arrive aujourd’hui en fin de vie, concurrencé par l’avènement du téléphone sur IP, il concernerait pourtant bien plus qu’un simple téléphone. Explications

Les usagers sont-ils prêts à affronter la disparition définitive des lignes analogiques ? Rien n’est moins sûr ! Contrairement aux idées reçues, les lignes RTC sont encore très utilisées et ce, y compris dans des domaines très sensibles. « L’exemple le plus évident, observe Bernardo Cabrera, Responsable Business Development M2M* au sein de Bouygues Telecom, ce sont les lignes d’appels de secours dans les ascenseurs qui sont très majoritairement analogiques ».

Appel d’urgence dans l’ascenseur

Sera-t-il difficile d’assurer la migration vers des lignes IP ? Techniquement, sans doute pas. Mais de réelles interrogations demeurent : « Dans les copropriétés par exemple, qui devra supporter la responsabilité de ce dossier, s’inquiète Bernardo Cabrera. Syndic, société de maintenance, copropriété elle-même ? Quel sera le bon interlocuteur pour piloter la bascule du RTC vers une solution IP ? ».  La problématique ne s’arrête pas à un simple transfert de responsabilité car, d’un point de vue technique, peut-on imaginer l’installation d’une box Internet dans chaque ascenseur ?

Entre le nécessaire raccordement électrique, l’installation de l’équipement mais aussi sa maintenance et sa gestion,

« il convient de définir les modalités et de mettre en œuvre une solution aussi rassurante et fiable que ce lien physique que proposait le RTC », explique l’expert. Sans céder à la panique, ni même vouloir agir dans la précipitation, la situation est claire pour Bernardo Cabrera : « face à un tel enjeu, il faut sans délai s’interroger sur les conditions de cette migration car, l’échéance de 2021 arrivera très rapidement et il sera impossible de déployer des nouvelles lignes dès 2018 !».

Les solutions IP ne constituent pas la seule réponse possible. Des solutions alternatives telles que les convertisseurs analogiques GSM existent et peuvent offrir un intérêt en termes de ROI. Ils présentent aussi l’avantage de ne pas avoir à toucher aux équipements, tant en amont (envoi de la donnée) qu’en aval (serveur de récupération de la donnée).

Ligne de secours et téléassistance

Si les lignes de secours des ascenseurs sont un exemple emblématique, d’autres cas de figure non moins sensibles peuvent être envisagés ! Les bornes d’assistance implantées tous les deux kilomètres, au bord des autoroutes, ou un grand nombre de services de téléassistance sont encore massivement en lignes RTC. « La disparition du RTC pourra poser des contraintes fortes dans les solutions de maintien à domicile et assistance aux personnes âgées », indique Bernardo Cabrera.

Monétique et santé

De nombreux terminaux de paiement ou monétique, de génération plus ancienne, mais toujours utilisés, seront de fait, inutilisables lorsqu’enfin le RTC aura disparu. Une situation identique affectera éventuellement des professionnels de santé qui effectuent la télétransmission d’actes (médicaux notamment) via un lecteur de carte Vitale, connecté sur une ligne analogique. Pour Bernardo Cabrera,

« dans la plupart des cas, la migration est déjà amorcée. Il n’y donc pas à redouter un effondrement des systèmes de paiement, mais il y aura, ponctuellement, des services parfois faiblement utilisés, situés dans des zones reculées, qui n’auront pas été identifiés en amont et seront dès lors inopérants. Toute la difficulté consiste à identifier ces services afin d’éviter leur désorganisation ! ».

Courriers et télémesures

Machines à affranchir, fax et télex ou encore des solutions de télémesure de consommation énergétique exploitent encore des lignes analogiques. « Les solutions existent pour migrer ces services sur des solutions IP, le problème porte davantage sur le ROI de cette migration. », précise Yann Tanguy Chef de Marché Energie chez Bouygues Telecom.

Pour en savoir plus, découvrez en vidéo une offre alternative à la fin du RTC

*Machine to Machine